[MAC] Musée d’Art Contemporain
Histoire.
Le musée d’art contemporain de Marseille est né d’une collection d’art moderne et contemporain exceptionnel, celle du musée Cantini qui, avec celle de Grenoble et de Saint-Etienne, compte parmi les plus importantes en province. Son bâtiment est conçu à la fin des années 70 par un collectionneur, le Dr Rau, pour y abriter sa collection personnelle. Le collectionneur ayant abandonné entre-temps le projet de présenter sa collection à Marseille fait don du bâtiment à la ville. Quelques années plus tard, en 1992, la ville accepte officiellement le don et décide de créer sur ce site le musée d’art contemporain. Il est inauguré le 28 mai 1994. En 2003, le [MAC] obtient le label musée de France. Le catalogue de la collection est publié en 2007 et depuis 2008, la collection y est présentée de manière permanente et renouvelée. Le 28 mai 2024, le musée a fêté ses 30 ans.
Renommée et réseau.
Le [MAC] a été très rapidement reconnu sur la scène nationale et internationale par la qualité de ses expositions. Il ressort de cette situation que le public marseillais est très attaché au musée, qui l’a vu naitre et se développé. Cette affection existe dans un contexte régional et local qui a profondément évolué depuis l’ouverture de 1994 et en particulier depuis Marseille-Provence 2013.
Si le programme des expositions temporaires a largement contribué à la réputation du musée en tissant des liens féconds avec de nombreuses institutions hors du cadre régional, la diffusion de la collection du musée a été un autre facteur de sa renommée. La collection est modeste en nombre mais exceptionnelle en qualité. Cela engendre de nombreuses demandes de prêt qui favorisent les collaborations au niveau national et international, comme avec le musée national d’art moderne de Paris à l’occasion de la rétrospective César.
Architecture et collection
Le bâtiment du musée a une architecture moderne avec des caractères originaux, une toiture en shed et un sol de marbre. Ces espaces à l’échelle humaine rendent la déambulation agréable dans ce lieu au plan simple et clair, auquel on accède de plain-pied. La lumière du Sud magnifique provenant des verrières est un autre atout du musée. Le plan régulier composé de neuf travées identiques permet de transformer aisément l’expérience du parcours par l’ajout de quelques cloisons temporaires. Cette flexibilité des espaces est très appréciée par les artistes invités.
À partir de 2019, le [MAC] entrera dans une séquence de travaux qui vise à le réhabiliter entièrement dans les 2 années à venir. Le jardin du musée, composé de petites collines et de vallons, permet de découvrir des sculptures d’Albérola, César, Dietman, Gygi et est un lieu idéal pour la présentation en plein air de performance.
La collection prend sa source historique et conceptuelle dans la rupture constituée par les apports des nouveaux réalistes. Ces autres points forts sont les ensembles liés à la Figuration Narrative, l’Arte Povera, l’art conceptuel et performatif américain, Fluxus, Support Surface entre autres. Les artistes américains y sont bien représentés avec des chefs-d’œuvre comme le tableau de Basquiat ou le relief de Rauschenberg. Elle représente un peu plus de 600 œuvres à ce jour et se développe dans les domaines de l’installation et de la création vidéo. Les expositions de la collection sont conçues dans un esprit d’ouverture sur les préoccupations contemporaines. Elles intègrent des œuvres en provenance d’autres collections et ou d’artiste plus jeune afin d’actualiser les thèmes abordés et renouveler le regard porté sur les œuvres du musée.
En plus de cette collection, le [MAC] possède un important fonds de catalogue et livres d’artistes contemporains réunis dans le centre de documentation Ernst Goldschmidt, avec plus de 55000 volumes, catalogue d’exposition, essais et revues d’art contemporain ainsi que des archives d’artistes. Provenant de l’Institut des hautes études en arts plastiques (lheap), créée par Ponthus Hulten à la demande de la ville de Paris en 1985, il a été enrichi du don par Ernst Goldschmidt, de sa bibliothèque personnelle. A la fermeture de l’lheap en 1995, le fonds a été transféré à Marseille grâce au soutien des fils d’Ernst Goldschmidt, Léo et Paul. Le centre de documentation édite le bulletin bibliographique Catalogus qui raconte des nouvelles publications en art contemporain au niveau international. Il est accessible aux chercheurs et son catalogue est consultable sur le site de la bibliothèque de l’Alcazar.
Fréquentation
La mise en valeur de la collection présentée de manière permanente depuis 2008 ainsi que l’attractivité des expositions temporaires couplées à l’action prospective du service des publics, permettent de fidéliser un public important. La fréquentation est ainsi passée de 15000 en 2005 à 50000 visiteurs en 2017. Les expositions temporaires renouvellent l’attractivité du musée en ciblant des projets inédits. Certains, comme celui des Time Capsules de Warhol (38000 visiteurs en 2015) ou Hip Hop, un âge d’or (50000 visiteurs en 2017) ont eu un effet booster formidable pour la fréquentation.